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Un double MIL où le SIG se met au service du plan de gestion (BTS AP 2)

par | 29 Mar 2023 | A Kerplouz …, BTS Aménagements Paysagers | 0 commentaires

Il y a plus de 25 ans, le lycée Kerplouz a été pionnier pour enseigner en BTS le SIG (Système d’information Géographique) tant dans la filière Gestion et Protection de la Nature que dans la filière Aménagement Paysager. Chaque année un M.I.L., Module d’Initiative Locale, d’une semaine est dédié à cette discipline (en 2 périodes).

SIG : une discipline qui s’est imposée au fil des années

Le SIG est la conjugaison entre d’une part une approche cartographique où la réalité est modélisée avec des points, des lignes et des polygones (sur des orthophotos géolocalisées) et d’autre part des bases de données afférentes à chaque couche. C’est ce qui permet par exemple d’avoir le lendemain du 2e tour d’une élection présidentielle dans son quotidien préféré la carte des communes coloriées de différentes façons en fonction du vote des habitants de la commune.

Cette formation permet aux étudiants de comprendre les discours soit des bureaux d’études, soit des communes par exemple, lesquelles communiquent dorénavant exclusivement en termes de couches SIG pour ce qui est du cadastre ou des réseaux enterrés (eau, réseaux d’assainissement, électricité, téléphone, fibre…).

La discipline a été marquée ces dernières années par des évolutions constantes : images 3D (cf. photos), images animées (vidéo), données intégrées directement via une liaison internet…

En BTS Aménagement paysager, le choix a été fait de coupler l’apprentissage du SIG avec celle de la construction d’un plan de gestion. Après avoir étudié les parcs arborés de Kerplouz, de Saint-Degan (verger conservatoire), les communes de Sainte-Anne d’Auray, Ploemel et du Bono (pour la partie entretenue par les services municipaux), le lieu choisi en 2022-2023 était pour la deuxième année consécutive le parc du lycée Kerplouz.

Plan de gestion différenciée/ raisonnée : une démarche écologique pour les futurs paysagistes

Tout doucement la filière paysage s’adapte aux évolutions législatives et réglementaires en matière d’environnement. La loi Labbé ainsi que celle sur la transition énergétique, obligent les gestionnaires d’espaces verts et les entrepreneurs à raisonner leur pratique et surtout à avoir à l’esprit cette notion de développement durable dès la phase de conception.

Rédiger un plan de gestion permet aux étudiants de comprendre les enjeux environnements, paysagers ou sociétaux des pratiques des paysagistes. Ils découvrent et préconisent les méthodes alternatives et raisonnées de gestion (comme une taille adaptée au mode de croissance de la plante (basitonie, acrotonie …) la fauche, l’éco pâturage, les auxiliaires, l’acceptation de la flore spontanée etc.) après avoir réalisé un diagnostic in situ. Ces deux semaines sont l’occasion pour eux de rédiger un document conséquent, et de travailler en équipe.

La démarche SIG adoptée :

A chacun des 7 groupes a été attribué un « espace à étudier » où les enseignants avaient veillé à ce que chacun des groupes puisse diagnostiquer chacune des ambiances présentes sur le site et ainsi répertoriées par les étudiants : 1 Prestige / 2 Accompagnement / 3 Semi Naturel / 4 Naturel Champêtre / 5 Sport / 6 Circulation.

A partir de ces secteurs alloués, chaque groupe a redessiné (avec plus ou moins de bonheur) l’ensemble des « espaces à entretenir » en fonction d’une fiche terrain préalablement travaillée par les enseignants et validée par les étudiants.

Ce travail d’étudiants a été réalisé avec sérieux. Mais il reste une modélisation d’une réalité forcément complexe à représenter… Les étudiants avaient par ailleurs la difficulté de devoir manier un logiciel nouveau pour eux. Et il fallait se caler pour bien respecter les consignes et ne pas empiéter sur le secteur des voisins… Il y a donc des approximations et des erreurs que les « puristes » ne manqueront pas d’identifier.
Le résultat de cette étude est consultable en ligne ici.

 

Il est possible de faire apparaître les champs de la couche en cliquant dessus :

Sur QGIS, en cliquant sur les parcelles il est possible de faire apparaître soit la photo, soit le mode de gestion en PDF :

Les deux MIL donnent lieu à l’écriture de synthèses par secteur.
Pour la partie SIG, c’est l’occasion de procéder à une analyse fine :

– en s’appropriant la base de données sur tableur :
Extraits des synthèses reçues

– en croisant des critères pour produire des « cartes thématiques analytiques » :

Cette immersion des étudiants dans une discipline nouvelle pour eux est exigeante. Elle contribue à ce qu’ils acquièrent une connaissance précise de leur secteur pour l’élaboration de leur plan de gestion. Il devient alors plus aisé de gérer un espace grâce à l’outil informatique qui regroupe tous les diagnostics et les préconisations d’entretien, de création et d’investissement.

Il est arrivé que des étudiants poursuivent dans une licence professionnelle orientée vers l’infographie et le SIG.

Pour la majorité, c’est l’occasion d’accroître leur culture générale pour parler en connaissance de cause avec leurs futurs interlocuteurs professionnels.

Les applications géolocalisées deviennent incontournables dans des domaines aussi variés que l’agriculture, la gestion des espaces naturels mais aussi le géomarketing ou la gestion de situations de crise.